LES PHOBIES A TRAVERS L'AGORAPHOBIE
(Hélène DEUTSCH)
Freud aurait conseillé en 1908 à Stekel d'introduire le terme d' «hystérie d'angoisse»,
qu'il préférait à celui, plus classique, de «phobie» pour désigner un
certain type de névrose centrée sur la phobie, et dont il désirait
souligner la parenté avec l'hystérie de conversion. Rappelons-nous, en
effet, que Freud avait démontré l'existence de certaines phobies presque
universelles et que, de plus, des entités nosologiques autres que la
névrose phobique proprement dite présentent elles aussi des symptômes
phobiques.
C'est à partir de l'analyse du petit Hans, en 1905,
qu'il isole la névrose phobique; dégage également l'analogie entre
certains de ses mécanismes et ceux de l'hystérie de conversion: dans
les deux cas, le refoulement aboutit à une séparation de la
représentation et de l'affect. Mais si, dans l'hystérie de conversion,
la libido est convertie en symptômes, dans l'hystérie d'angoisse, en
revanche, elle est «libérée sous forme d'angoisse».
Le travail qui s'opère dans l'hystérie d'angoisse consiste à fixer la
libido, devenue libre sous forme d'angoisse flottante, sur une phobie
déterminée. Autrement dit, l'hystérie d'angoisse tend vers la formation
d'une phobie proprement dite. Les mécanismes propres à la névrose phobique sont le déplacement et l'évitement.
Le déplacement est précisément lié à la séparation entre l'affect et la représentation. L
'affect - ici, l'angoisse - est déplacé sur un objet déterminé, qui
devient l'objet phobique et qui se substitue à l'objet originel.
C'est ainsi que, chez le petit Hans, le cheval a pris la place du père.
Une fois constitué l'objet phobique, le malade, auparavant confronté à
une angoisse panique résultant de son contact permanent avec le
personnage qui est la cause inconsciente (...)
Suite de l'article d'Hélène Deutsch sur les phobies à travers l'agoraphobie